1. |
Je n'irai plus au bois
03:02
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J’ai escaladé, sans me faire griller, quand tu n’étais pas là
J’ai désobéi, j’en avais envie, j’ai dévalé sans tracas
Mais Maman c’est décidé, oh non je n’irai plus au bois
Des chemins écorchés aux branches arrachées aux fleurs écartelées, crois moi
On dirait que tout dort mais tout pleure si fort, tellement qu’on ne l’entends pas
Mais Maman c’est décidé, oh oui tu avais bien raison
Mais Maman c’est décidé, oh oui je reste à la maison
Des portes de sorties qui ne mènent nulle part, à part dans de beaux draps
Et des bancs de poissons qui cherchent leur étang désormais figés par
le froid.
Mais Maman, c’est décidé, oh non je n’irai plus au bois
Mais Maman, c’est décidé, oh non je n’irai plus au bois
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2. |
Langue Natale
03:45
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Est-ce que je perds ma langue natale, pas à pas?
Est-ce que j’oublie ma langue nationale? Ça revient pas
Comme un caméléon je me fonds au paysage du langage
Elles se diluent dans la mer, toutes mes voyelles
J’ai l’impression que je les perds
Est-ce que je perds ma langue natale de vue?
Pour une assimilation fédérale? Est-ce voulu?
On me le dit souvent: «
Tu parles plus comme avant
qu’est-c’tu dis? j’comprends pas quand tu chantes
»
Parce que j’crois bien que j’perds ma langue natale, depuis l’enfance
Elle s’éloigne, est-ce que c’est normal? Et qu’est c’que j'en pense?
Est-c,que je perds ma langue natale par lâcheté?
Ou bien par envie d’inventer des voiles à mes couplets?
Comme une bouteille vide qui se remplit après chaque mer
En eaux internationales, je navigue, parfois, c.est si dur d’être clair
Mais en quoi j’dois me mettre en colère pour m’faire comprendre?
Et en quoi j’devrais te dire que j’taime pour m’faire comprendre?
Je magasine souvent les mots comme des chemises
J’en essaye plein, pour qu’un jour tu me dises
Que tu m’comprends
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3. |
Après Usage
04:37
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J’ai loué mes jambes et j’ai loué mes bras
J’les rendrai au bureau d’accueil en sortant
Hanches, poumons, langue, allure, et caetera
J’les rendrai aux bureau d’accueil en partant
Quand tu me vois passer dans la rue c’est pas moi
Les os que je trimbale , tout ça n’est pas à moi
Accoutrement hasardeux, c’est un incident
Et ça pourrait être n’importe qui
J’ai loué mes gestes et j’ai loué mes mains
J’les rendrai au bureau des objet perdus
J’ai volé mes rêves sans les lancer assez loin
J’les rendrai au bureau des affaires non lues
Après usage veuillez nous rendre le matériel
Après usage dans l’état où on vous l’a fourni
Et là je poserai ma peau sur le tapis
Et je partirai
Tout ce que j’ai marché qui est-ce qui l’a marché?
Avant, après, et qui le marchera?
Tout ce que j’ai chanté qui est-ce qui l’a chanté?
Avant, après, c’est pas très important
Avant, après, c’est pas si différent
De savoir
J’ai pillé mes colères et mes rébellions
à ceux qui ont creusés avant moi les sillons
Sur les chemins pris par d’autres j’ai glissé
Basculé sans jamais vraiment décider
L’aventure que tu vois n’est pas une aventure
Ce que tu vois sera toujours une imposture
C’est une histoire qu’on a tous quelque part
Tellement usée
Et contée chaque soir
Après usage il fallait rendre le matériel
Pourtant j’ai tout cassé, mes os jusqu’à la moelle
Pour qu’on me dise «
gardez tout ça vaut plus rien
»
J’ai tout cassé
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4. |
Perchés
05:15
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La terre qui dort, la vie qui gronde, et nous...
Le fleuve qui coule, la ville bouillonne, et nous...
Les coeurs qui s’enrhument, les rires qui s’enfument, et nous...
Suspendus en l’air, la tête à l’envers, et bien alignés
On était perchés dans les airs, loin des marées, l’eau pouvait monter
On était perchés
Les millions rentrent, les millions sortent, et nous...
Les gens qui courent la peur au ventre, et nous...
Les rivières de sang, les têtes qui flottent et nous...
Les bombardements, les peines d’amour, et nous...
Suspendus en l’air, la tête à l’envers, et bien alignés
On était perchés dans les airs, à regarder l’eau qui montait
On était perchés
Y’avait rien à faire que de se balancer d’été en hiver
On était perchés dans les airs, d’hiver en été
Et l’eau qui montait, oui mais
On était perchés
Les cloches qui sonnent un ouragan et nous...
Les trains qui partent par dizaine, et nous....
On entendait les cris qui montaient t à nous.
Les yeux au plafond, on était si fiers de nous.
Suspendus en l’air, la tête à l’envers, et bien alignés
On était perchés mais la mer, un matin d’été, nous à emportés
Pourtant on était perchés
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5. |
Roméo
03:20
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T’a pris du soleil à Tahiti, t’a pris des bloody en Australie
Depuis qu’t’es parti
T’a pris des hôtels au Panama, t’a pris des photos à Niagara
Depuis qu’t’es parti
Au soleil Roméo, te retrouver
T’a dit «J’en ai marre de Montréal»,
t’a pris un billet pour le Népal
Et t’es parti
Checker les étoiles aux Canaries, embrasser les filles en Italie
T’es parti
Au soleil Roméo, te retrouver
T’avais passé un an en Tyrannie, t’avais passé des mois en Insomnie
Alors t’es parti
T’a viré des brosses en Anxiété, t’a sauté des trains au Magané
Ouais, t’es parti
Au soleil Roméo, au soleil Roméo, mais t’a rien trouvé
Que des touristes agglutinés, que des églises trop immenses et sans réponses
Que des bords de mer caniculés, et des étendues vides de sens et sans réponse
Au soleil Roméo, au soleil Roméo, on trouve pas tout...
Mais Roméo, à l’aéroport de Turin, t’attends sagement ton vol qui s’en vient
Tu rentres de vacances et tu penses au sourire de ta mère à Trois Rivières
Tu rentres de vacances et tu penses au sourire de ta mère à Trois Rivières
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Antoine Aspirine Montreal, Québec
Antoine Aspirine a gardé en lui les peurs de l’enfance. Sa musique se situe à la croisée de plusieurs chemins. Entre le caractère obsédant du blues et les grands espaces électriques, les mélodies d’Antoine sont simples et répétitives. Les textes racontent cette joyeuse angoisse qui nait de la collision entre l’imaginaire d’une chambre à coucher et l’âpreté des rues extérieures. ... more
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